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Orateurs en herbe

Dans le cadre de l’étude de l’argumentation en français, les 3e blanc se sont essayés à un petit atelier d’éloquence !

Le dispositif : s’essayer à l’éloquence

En amont, une définition en cours de ce que les professionnels de l’éloquence appellent l’action. Car pour prononcer un discours de façon persuasive, la maîtrise du verbe et la qualité des arguments ne suffisent pas ; le bon orateur est celui qui incarne son discours : par son corps, ses gestes, son ton de voix et même la façon de diriger son regard… Et ce n’est pas si facile, surtout quand on a été jusqu’alors peu habitué à le faire…

A la maison, les élèves ont écrit un bref discours sur une cause de leur choix.

En classe, ils se sont lancés pour le prononcer devant leurs camarades avec le plus de conviction possible.

Extraits : engagement scolaire et citoyen !

Voici un échantillon d’extraits des discours de :

  • Maya contre le harcèlement ;
  • Marco pour plus de sport à l’école ;
  • Samuele pour la voiture électrique ;
  • Ginevra contre la pollution des mers ;
  • François pour le retour d’un terrain de foot à l’école ;
  • Guia pour le recyclage ;
  • Yannick contre l’hypocrisie ;
  • Camilla contre la pollution des mers ;
  • Annalisa contre le tabac ;
  • Benedetta contre la pollution.

Soulevons-nous !

L’année de 3e marque la fin du cycle 4  ; c’est une étape importante où tout ce que les collégiens ont appris dans les domaines culturel et linguistique est mis en œuvre pour exprimer leurs propres opinions.

L’argumentation occupe en effet une large place du programme de français. C’est à cette occasion que les deux classes de 3e étudient la fameuse fable satirique d’Orwell : La ferme des animaux. Au premier abord, il s’agit de la curieuse histoire d’animaux qui se rebellent contre leur fermier pour imposer un nouvel ordre. Au premier abord seulement ; l’œuvre, qui date de 1945, est en fait une transposition de l’Histoire de l’URSS au début du XXe siècle. Le fermier ? Le tsar. Le cochon Sage l’Ancien ? Vraisemblablement Lénine. Le cheval bourreau de travail ? Stakhanov…

Modèle d’habileté argumentative, le discours initial du cochon Sage l’Ancien est un vibrant appel à la révolte pour la liberté des animaux. Ce sont des extraits que les élèves de 3e blanc ont interprétés en classe, en travaillant l’expressivité orale.

N.B. : Si les élèves sont déguisés (et pas en cochons en l’occurrence), c’est parce que cette séance a eu lieu le jour du carnaval de l’école !

Voici ce qu’écrit Orwell dans sa Lettre à Dwight Macdonald, le 5 décembre 1946 :

Bien sûr, j’ai conçu ce livre en premier lieu comme une satire de la révolution russe. Mais, dans mon esprit, il y avait une application plus large dans la mesure où je voulais montrer que cette sorte de révolution (une révolution violente menée comme une conspiration par des gens qui n’ont pas conscience d’être affamés de pouvoir) ne peut conduire qu’à un changement de maîtres.

Car hélas oui, la révolte insufflée par le discours initial de Sage l’Ancien n’aura pas le résultat escompté ; les cochons, menés par le terrible Napoléon (Staline), reprendront la place du fermier pour exploiter les animaux…

 

Affaire Milon : plaidoyer

Dernier volet du projet « Milon » mené avec les latinistes de 1e : après le réquisitoire de Lilou, Noé prononce ici son plaidoyer en faveur de Milon, accusé du meurtre de Clodius.

Dans l’histoire romaine, en -52, c’est Cicéron qui se chargea de la défense de Milon ! Son discours nous est parvenu, et il a longtemps été considéré comme un modèle d’éloquence, fait d’équilibre formel et d’habileté argumentative.

Malheureusement pour Cicéron, l’agitation entre partisans et opposants à Milon était telle au moment de son discours, qu’il ne put qu’en balbutier quelques passages… Et Milon fut exilé !

Affaire Milon : réquisitoire

En exclusivité : voici en intégralité le discours de la procureure antique Lilou, qui accuse Milon de meurtre.

Petit rappel de l’affaire Milon : cet homme de confiance de Pompée est accusé d’avoir tué Clodius, homme de main de César.

Ce discours respecte les étapes de l’éloquence latine :

  • l’exorde (ce qui serait notre introduction moderne, visant à la captatio benevolentiae de l’auditoire) ;
  • la narratio (ou narration des faits) ;
  • la confirmatio (ou les arguments qui confirment la thèse défendue) ;
  • la péroraison (ou conclusion), vibrante et riche de références à la grandeur romaine.